Quel apport personnel faut-il pour reprendre une entreprise ?
Rares sont les entrepreneurs capables de racheter une entreprise sans recourir au crédit bancaire. Dans ce contexte, un apport personnel est exigé par les banques : souvent entre 25 et 30 % du coût total.
En sachant que le prix d'acquisition dépend de nombreux facteurs :
- Le mode de cession : la vente de l'entreprise peut porter sur le fonds de commerce ou bien sur les parts sociales
- La taille de l’entreprise
- Le stade de développement de l’entreprise
- Le secteur d’activité
Est-il possible de reprendre une entreprise sans apport ?
Sans apport personnel, vous devrez d'autant plus préparer rigoureusement votre projet pour pouvoir décrocher un crédit professionnel.
Attention, si vous manquez de crédibilité auprès du cédant, vous aurez plus de mal à négocier les conditions du rachat ! Préparer votre dossier de reprise de l'entreprise que vous visez nécessite concrètement de faire :
- Une étude de marché pour analyser, entre autres, dans quel environnement évolue l’entreprise (PESTEL) et la concurrence en place.
- Un business plan pour élaborer et surtout présenter votre projet de façon claire et concise. Prévisionnel inclus.
Vous pourrez ainsi déterminer et affirmer à vos futurs financeurs dans quelles conditions votre projet est réaliste et réalisable.
À ce stade, vous avez deux pistes pour concrétiser votre projet : la recherche de financements extérieurs et l'exploration d’autres modalités de reprise.
Les solutions de financement pour racheter une entreprise
Les aides à la reprise d’entreprise
Plusieurs dispositifs d'aide consistent en des exonérations de cotisations sociales et des avantages fiscaux. Ce qui est très utile une fois en activité, mais que ne vous aidera pas beaucoup pour financer votre projet.
Il faut donc plutôt cibler les concours et les subventions régionales, sachant que les lauréats obtiennent non seulement une aide financière, mais aussi un peu de notoriété. Il existe aussi des aides qui dépendent du lieu géographique. Par exemple, si vous souhaitez reprendre un commerce en zone rurale, le gouverrnement a récemment mis en place une nouvelle aide.
Notre conseil : Selon votre secteur d'activité, renseignez-vous auprès de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) et/ou de la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) pour connaître les aides disponibles.
Par ailleurs, si vous êtes demandeur d'emploi indemnisé par Pôle emploi, vous pouvez obtenir le versement de 45 % de vos droits restants sous la forme d’un capital, grâce à l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’une entreprise).
Les prêts d’honneur
Grâce au prêt d’honneur, vous pouvez emprunter à des conditions très avantageuses : à taux zéro, sans garantie personnelle et avec différé de remboursement.
Le prêt d’honneur ne suffira pas à financer votre projet de reprise mais il pourra être considéré comme un apport personnel et vous aider à obtenir un prêt bancaire. On parle d'effet levier.
Adressez-vous à Initiative France, l'Adie ou au Réseau Entreprendre pour en savoir plus. Chacune de ces associations a ses spécificités.
Le financement participatif
Si vous êtes à l’aise avec le marketing et les réseaux sociaux, le crowdfunding (financement participatif) est fait pour vous. Le principe étant de financer votre projet grâce aux internautes que vous allez convaincre de vous soutenir. Différents formats existent : les contributeurs peuvent effectuer un don, un prêt ou bien obtenir des parts dans votre future société.
Notre conseil : misez sur la force du nombre et des valeurs différenciantes !
Comment racheter une entreprise sans argent : les alternatives
Reprendre une société avec des investisseurs
Si vous n’avez pas de capital, d’autres personnes peuvent en apporter en contrepartie de titres dans votre future entreprise. Il peut s’agir de proches, d’investisseurs chevronnés comme les business angels, ou même d’autres dirigeants d'entreprises.
Entreprendre avec des associés représente un changement important si au départ vous envisagiez de vous lancer en solo. Même si vous allez pouvoir profiter de nouvelles ressources et de réseaux, vous ne serez pas seul aux commandes… Prenez le temps de peser le pour et le contre et de bien étudier les implications juridiques pour ne pas risquer de perdre le contrôle de votre société.
Signer un crédit vendeur
Le crédit-vendeur vous permet d’échelonner le paiement d’une partie du montant du rachat. Vous devez pour cela convaincre le cédant, que ce soit par votre expertise technique, la connaissance du marché, la pertinence de votre projet… Il faudra alors négocier avec lui :
- Le montant : le crédit-vendeur porte généralement sur 30 à 50 % de la somme totale
- La durée : entre 1 et 3 ans
- Le taux d’intérêt : il est possible de négocier un taux zéro mais le taux sera souvent aligné sur celui appliqué par les banques
- Les garanties : pour sécuriser le crédit-vendeur, le cédant peut demander le cautionnement d’un tiers, l’hypothèque d’un bien personnel…
Bien sûr, il faudra tout de même être capable de réunir une part importante de la somme, ou bien réussir à convaincre une banque de vous prêter les fonds nécessaires.
Le point positif, c’est justement que le crédit vendeur est un gage de confiance, puisque le cédant prend le risque d’étaler le paiement de la vente. Ce qui va jouer fortement en votre faveur vis-à-vis de la banque. Elle sera forcément incitée à vous faire confiance à son tour.
Opter pour la location-gérance
Enfin, il reste une dernière option : la signature d’un contrat de location-gérance. C’est un système qui vous permet d’exploiter librement un fonds de commerce, contre le paiement d’une redevance au propriétaire du fonds (somme fixe ou pourcentage sur le chiffre d’affaires et/ou le bénéfice).
Point important : la location-gérance est différente de la gérance salariée. Elle implique de vous immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS) en qualité de commerçant.
La location-gérance ne vous donne pas la qualité de propriétaire d’une entreprise, mais c’est un bon compromis si vous ne vous pouvez pas financer le rachat.
L'essentiel à retenir
La reprise d'entreprise reste possible si votre épargne personnelle ne vous permet pas de constituer un apport. À condition de justifier d'un solide montage financier et d'accepter certaines concessions concernant les modalités de la reprise.
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